Exposition "Corps et fragments"
Nicole Crestou - Athena Jahantigh
du 26 septembre au 11 novembre 2012
La galerie "terres d'Aligre" expose les oeuvres de Nicole
Crestou et Athena Jahantigh, toutes deux céramistes sculpteures.
Athena, qui soutient sa thèse en Arts Plastiques et Sciences de l'Art ces jours-ci : "Prise d'empreinte et métamorphoses
corporelles", a rencontré Nicole il y a 4 ans lors de ses recherches et au sujet de la thèse de Nicole en Histoire de l'Art et Archéologie / Sculpture : "Regards intimes sur un processus de
destruction à partir d'une pratique personnelle de la sculpture en terre crue".
On pourrait dire de Nicole et d'Athéna que leurs points communs les
différencient et que leurs différences les rapprochent. Et même certains points communs les rassemblent !
Toutes deux ont fait une thèse sur les transformations du corps mais l'une
parle d'effacement, l'autre d'esthétique. Toutes deux sont céramistes avec une tranquille détermination, l'une transcendera son manque de four en un choix pour l'oeuvre crue, l'autre son manque
d'atelier en occasion de multiples rencontres.
L'une est d'origine française, l'autre d'origine iranienne mais avec
chacune l'échange est empreint d'humour et de simplicité.
Toutes deux sculptent et donnent à voir le corps en ses fragments, et ce
qu'on ressent n'est pas une volonté de faire moderne ou provoc mais qu'elles ont eu raison ! Raison parce qu'il y a tant à dire. Sur le nez, le pied, le sein, la main... Le corps total nous
renvoie aux canons, aux discours. Le corps total c'est l'imprévu, la singularité de l'assemblage. Mais appréhender la totalité est impossible, on ne peut intégrer simultanément l'oreille, le
sein, le ventre la bouche, les mains... On intègre une démarche, une silhouette. On est fier de marcher à côté d'un bel homme ou d'une belle femme. Mais l'émotion, elle, vient du fragment. La
douceur de la courbe de ta joue, l'insolence de ton ongle d'orteil, le pulpe de ta bouche, la fierté de ton sein en inégalité... L'émotion vient de
ce que je cherche et devine en toi de ton futur, de ta disparition.
MB -© éditions terres d'Aligre